“Je suis aujourd'hui une femme partagée entre la terreur que tout change
et la terreur que tout reste pareil jusqu'à la fin de mes jours.”

Mon ventre ne pouvais pas s'empêcher de crier famine, sans vraiment avoir l'envie de l'en dissuader. Après tout, j'avais quand même envie de manger, oui de temps en temps ça m'arrivait de répondre à ma sensation de faim. De ne pas l'ignorer ou la repousser continuellement. De toute manière, je n'avais rien de mieux à faire, donc je voulais trouver un moyen de m'occuper et j'avais donc décidé de manger, pour la peine. Le seul inconvénient c'est que nous devions manger avec les miens, mais aussi avec les autres « 100 », ceux que je ne supportais pas et que j'avais du mal à accepter. Pourtant, ça fait un sacré bon de temps qu'ils étaient ici, mais rien ne changer pour le moment. Mon état d'esprit était resté identique, depuis le commencement. Je faisais tout pour les ignorer pour mon propre bien. Je ne voulais pas me prendre la tête, comme de devoir me battre, comme je le faisais le plus souvent. En tout cas, il semble que je n'étais pas la seule à penser de cette manière, ils évitèrent de croiser mon regard et nous nous ignorions et je ne demandais qu'une chose que cela dure le plus longtemps possible.

Traversant les couloirs tout doucement, sans chercher à précipiter mes pas, je ne voyais pas l'intérêt de me presser. Après tout, il ne manquait jamais rien au réfectoire et nous avions toujours une « grande » quantité de choix point de vue nourriture. Surtout depuis que les autres étaient là, comme si maintenant on pouvait enfin manger convenablement et avoir une alimentation variable. A cause d'eux ? Et dire que nous avions toujours demandé, qu'ils devaient s'améliorer de ce côté-là, mais comme d'habitude, on n'avait même pas prit la peine de nous écouter. Ironie, quand même. Je ne peux m'empêcher de laisser un sourire narquois se dessiner sur mes lèvres, sans qu'il ne soit dirigé vers qui que ce soit. Une fois devant la porte, je fais la queue comme tout le monde, après tout il n'y avait pas « foule », alors je pouvais bien m'armer de patience. Une fois dans le réfectoire, mon regard se dirigea un peu partout dans la salle, sans doute à la recherche d'une place qui pourrait amplement me convenir, pour pouvoir manger à ma guise. A vrai dire, je ne voulais pas vraiment manger seule, aujourd'hui. J'avais envie que quelqu'un me tienne compagnie et dans le fond, je savais que je parviendrai à trouver  « la personne » qui pourrait faire l'affaire. Mon regard croisa l'un  des 100, je le connaissais « assez bien », il semblait chercher une place pour pouvoir manger. Un petit sourire plutôt victorieux se dessina sur mes lèvres, tout en me dirigeant vers lui, sans la moindre hésitation et surtout sans la moindre gêne. J'avais cette audace et cette autorité, qui pouvait plaire, mais surtout déplaire à certain, mais dans le fond je m'en fichais pour ne pas changer.

Une fois derrière lui, je fusillais l'un des siens du regard qui n'objecta pas et qui me laissa me glisser entre les deux, tout en observant ce qu'il faisait sans pour autant lui révéler ma présence, pour le moment. J'avais envie de le charrier un peu, pour ne pas changer j'étais du genre emmerdante et quand ça me prenait, je pouvais me montrer étouffante, mais surtout fatigante. Dans le fond, j'allais prendre un malin plaisir à l'embêter un peu. Tout en penchant mon visage vers la droite, pour qu'il puisse enfin voir que je me trouvais derrière lui. –« Alors, on cherche une « bonne » compagnie ? ». – Ouvrant grand les bras, tout en lui lançant un sourire rien de bien rassurant, mais sans pour autant me montrer monstrueuse. Il y avait juste cet air de malice qui pouvait s'apercevoir, aussi minime soit-elle, mais elle était bien présente. –« Et bien me voilà, n'est-ce pas moi que tu attendais depuis tout ce temps ? »-. Tout en le cherchant un peu, il faut dire que j’avais envie de le charrier un peu, pourtant je n’aimais pas les 100, mais il était sans doute « une exception », car dans le fond nous pensions la même chose. Le camps de chacun était nuisibles est c’était sans doute ça, qui nous avait en quelque sorte « rapproché ». Comme quoi l’alcool peut s’avère utile et bien loin d’être nuisible, face à certaine situation. Il a le don de dénouer les langues et il était parvenu à dénouer les nôtres, sans doute pour notre plus grand « déplaisir ». Quoique …  

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