Freyja venait de passer trois jours dans les montagnes afin de s'assurer qu'il n'y avait pas d'intrus. La dernière nuit fut particulièrement éprouvante, car une terrible tempête de neige s'était abattue sur la montagne sans prévenir. D'ailleurs, elle ne fut pas la seule prise au piège. La jeune femme trouva un jeune chasseur en mauvais état et elle prit la décision de réaliser une marche forcée contre les éléments afin que l'on puisse lui prodiguer les soins dont il avait besoin pour survivre à ces blessures. La nuit fut longue et fatigante, mais grâce à une volonté sans faille et son entraînement drastique, la belle blonde arriva à rejoindre le village. Une fois certaine que le jeune chasseur était prit en charge, elle se dirigea vers son logement afin de prendre un repos bien mérité. Certes, ce n'était pas dans ses habitudes de se coucher aux premières lueurs de l'aube, mais la fatigue était bien trop forte pour y résister. De plus, elle avait prévu de commencer l'entraînement des plus jeunes afin de les initier à l'art de la guerre. Certain devaient penser que c'était inutile, car ils étaient bons chasseurs, mais ils ne savaient pas la différence entre traquer et tuer une bête sauvage et combattre un autre humain. Ils avaient beau déjà avoir tué plus d'une fois des animaux, ils ne savaient pas ce que cela faisait de tuer un autre humain. Tout ça, Freyja le savait et comptait bien leur transmettre cela en plus de quelques techniques de combats afin de s'assurer qu'ils survivraient à leur premier combat. Elle ne faisait pas cela tant par gentillesse que par envie d'assurer la pérennité du clan en cas de guerre. Elle savait que l'individu ne pouvait espérer vivre ou survivre dans ce monde hostile et que seul un clan pouvait le permettre. Donc la survie de l'individu devait passer par la survie du groupe. Alors, il fallait faire en sorte que le groupe soit le plus fort possible. Ce fut sur ces idées que la jeune femme trouva le sommeil. Un sommeil relativement court puisqu'elle se leva aux environs de midi, soit environ cinq heures de repos.

A peine debout, la belle blonde enfila son équipement sans attendre, attrapa un bout de viande séchée en guise de repas et traversa d'un pas décidé le village. En arrivant sur le champ d'entraînement, elle passa en revu les quelques gamins qui constituaient le groupe de ses élèves du jour. Dans le lot, il y avait Hjördis sa fille aînée. Elle observa brièvement la jeune blonde qui se tenait droite et fière au milieu d'un groupe de jeunes qui semblait plus embêté d'être là qu'autre chose. La posture de sa fille lui indiquait clairement que c'était une guerrière au plus profond de son âme. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres à l'idée que la relève était assurée. En continuant à faire sa rapide tour d'inspection de son regard acier, elle remarqua qu'il manquait quelqu'un. Une personne qu'elle n'appréciait pas du tout, mais avec qui elle devait cohabiter au quotidien sur ordre de Gaïa. Il manquait le fameux Angus. Il était peut-être déchargé de ses fonctions de soldat, mais cela ne devait surtout pas le dispenser de suivre un entraînement afin de prouver aux autres que l'on pouvait compter sur lui. Chose dont elle doutait fortement. C'était un Reaper et par expérience, elle savait que l'on n'en revenait pas. soit c'était toujours un Reaper et donc un traître potentiel, soit c'était un lâche qui s'était caché quelques temps et qui cherchait maintenant à fuir les combats. Dans tous les cas, elle n'aimait pas cet homme ou plus exactement cette loque humaine, car pour Freyja, il ne méritait plus le titre d'homme. Il lui manquait quelque chose entre les jambes pour y prétendre. Il n'était pas là. Comme d'habitude, il devait penser que son accointance avec le chef de clan pouvait le dispenser de tout. Pas de chance pour lui, la guerrière blonde était plutôt du genre teigneuse et déterminée. Soit elle ferait de lui à nouveau un homme, soit elle me mettrait devant la réalité, il n'était plus rien et elle optait plutôt pour la seconde solution. D'une voix claire et forte, elle lança quelques ordres aux jeunes qui lui faisaient face et tourna les talons pour aller chercher sa "victime" préférée.

- Freyja : Que tout le monde s'échauffe. Je veux que vous soyez prêt pour l'entraînement quand je reviendrai avec notre "absent".

Le ton de sa voix était particulièrement froid, mais elle se durcit un peu plus encore quand elle prononça le mot "absent". D'un pas assuré et déterminé, elle retourna vers le village et plus précisément vers la cahute du déserteur du jour. Sans ménagement, elle frappa à la porte du type et lui ordonna de la rejoindre le plus vite possible pour son entraînement aux combats. Il ne fallut que peu de temps pour le voir rappliquer. Il ne semblait pas trop enthousiasmé par l'idée de devoir encore suivre un entraînement avec la guerrière blonde, mais s’exécuta en la suivant sans rien dire avec un air contrarié et quelque peu abattu. Sur le chemin, il trouva la force ou le courage, voir les deux, de s'adresser à la maître d'arme. Le ton agacé de l'homme ne faisait ni chaud ni froid à Freyja. Elle continua à avancer jusqu'au champ où les jeunes devaient s'entraîner à combattre. Ce fut seulement à ce moment qu'elle daigna enfin lui répondre. Une réponse froide et cinglante dont elle avait le secret. Le genre de réponse dont on n'aime pas être la cible.

- Freyja : Gaïa notre chef m'a demandé de former les plus jeunes pour qu'ils soient prêts au combat. Comme monsieur n'est pas capable de prendre une arme et se battre comme un homme, je me dois de tout lui réapprendre ... Comme à un enfant. Elle marqua une courte pause et regarda les "gamins" qui assistaient à la scène. Comme tu peux le constater, eux sont prêts à servir le clan. Ils ne sont pas lâches et ne cherche pas à fuir leur devoir sous n'importe quel prétexte. Elle le fixa de son regard acier avant de rajouter sur un ton froid ou perçait une pointe de dédain et de dégout. Ta gloire passée ne te donne pas le droit de ne plus rien faire. Montre que tu es un homme. Montre que tu as encore tes couilles. A moins que cela aussi te sois impossible. Tout était dit. Elle ramassa un bâton d'entraînement au combat, un de ces bâtons pour enfant et elle le jeta en direction d'Angus. Un provocation de plus. Que tout le monde prenne son bâton, il est temps de commencer l'entraînement. Cela ne faisait que commencer et la journée promettait d'être longue.