Il y a toujours eu ce bruit, dans mes oreilles. Le ronronnement des moteurs, le bruit du système de ventilation, du froid de l’espace, que je ressentais, à travers les coques de l’arche. Depuis toute petite mon père me répétait que j'étais une petite fille très intelligente, pourtant, je n'ai pas pris la grosse-tête, parce que tous ceux sur l’arche, l’étaient, à leur manière. Je respectais chaque individu, pour ce qu’ils étaient, pour le potentiel, qu’ils avaient, et je les considérais utiles pour la vie sur la station, qui était notre maison. Même si, au final, je n’avais que très peu d’amis, enfin j'avais surtout Wells. Le fait que ma mère fasse partie du Conseil m’a toujours écarté des autres, je ne sais pas pourquoi ou peut-être, n'étais-je simplement pas intéressée, par les autres pour chercher à le savoir. Je supportais bien la solitude et j'adorais me perdre dans la lecture, dans le dessin, dans l’étude ou encore quelques parties de jeux avec Wells. Ma mère était si fière de moi, des heures que je passais avec elle, dans l’aile médicale, à apprendre de son savoir. Ça a sûrement été ses meilleurs moments mère-fille, et c’est surement là, que son caractère a déteints sur moi. Même si je refuserais de l'admettre. Parce que ça a toujours été tendu, entre ma mère et moi. J'avais toujours besoin de lui prouver, je ne sais pas pourquoi que j'étais comme elle, mais j’y arrivais pas, alors j'avais cette jalousie qui gonflait en moi et je piquais une crise, avant même que l’adolescence ne décide de faire chavirer mes hormones. Heureusement, il y avait mon père, mon père que j'aimais tant, qui était là, pour me remettre à ma place « écoute ta mère. » disait-il, de ce sourire mutin qui pendait sur le bord de ses lèvres, alors qu’il passait une main dans mes cheveux. Pour moi, mon père était l’homme parfait, qui m’apprit l’art et la patience. L’intempérance, aussi, quand elle était nécessaire. j'aurais tout fait pour lui. Jusqu’au jour où je le perdis à cause de mon seul et unique ami Wells, je lui avais confié un secret, un énorme secret et il m'avait trahi. J'ai pleuré de rage, et j'ai juré de venger sa condamnation raison pour laquelle, éventuellement, je me suis retrouvée en cellule d’isolement. Parce que j'en savais trop, et que le Chancelier, en plus de ma mère, n’appréciait pas, que je corrompe l’équilibre de l’arche, pour un simple désir de vengeance ou de justice. Mais pour moi, cet équilibre s’écroulait déjà, car, sans mon père, que restait-il de viable, dans l’espace ? Et puis, quel était l’intérêt, puisque vous finiriez tous asphyxier, dans quelques mois. J'acceptai donc l’idée que j'allais mourir, avec les personnes que j'avais aimé, avec les personnes, qui m’avaient trahi, et finalement, pour la première fois de ma vie, je supportais mal cette solitude, qui m'auraient rendu folles. Quelques mois plus tard, je crut l'être devenue, quand je fus embarquée dans une navette. C’était pas parce que j'avais eu le temps de philosopher sur ma propre existence que j'étais prête à quitter le nid. Mais voilà, je fus propulsée jusqu'à la Terre, la Terre qui avait vu naître notre espèce. Rien n’était plus pareil, car il n’y avait plus d’arche, plus de retour en arrière. Qu’une rencontre fracassante avec l’extérieur. Cet extérieur que personne ne maîtrisait. Alors oui, je désirais suivre mon propre route, car comme le disait mon père j'étais intelligence et j'y arrivais seule ou bien comme me l'avait dit ma mère avant de me faire embarquer que j'aiderais surement les autres avant de m'aider moi-même, je me sentais prête à gérer ce rôle. Jusqu’à présent les parois rassurantes de l’arche étaient absentes et je doutais des capacités des 100, qui ne manquèrent pas de libérer la joie d’une nouvelle vie offerte.