17 ans. C’est le temps que j’ai passé confiné dans une station spatiale à observer les étoiles et la terre. Je n’avais jamais rêvé y retourner – j’avais accepté le fait que ma génération ne mettrait jamais les pieds sur terre. J’avais grandi normalement dans la station agricole de l’arche et j’avais rencontré Monty à un très jeune âge. Il est mon meilleur ami et nous sommes devenus des « criminels » selon les critères de l’arche. Nous étions toujours ensemble, c’était donc normal qu’on se fasse prendre en même temps. Nous avions pris l’habitude de voler des herbes dans la station et de les revendre, notre petite pratique allait très bien avec celle du groupe de Lin qui revendait de l’alcool. J’avais bien observé la relation de Lin et de son Roméo et honnêtement je n’aimais pas trop ce qui se passait – il n’était pas la bonne personne pour elle et moi, je n’étais pas en position de lui faire savoir ce que j’en pensais. Lorsque je me retrouvai dans la prison, je comptais les jours jusqu’à mon dix-huitième anniversaire. Je ne voulais pas mourir, mais je savais très bien que si j’atteignais cet âge, j’allais être expulsé dans l’espace. J’avais déjà secrètement assisté à l’exécution de quelqu’un et je ne croyais pas qu’on ne ressentait rien lors de l’ouverture des portes. Je ne sais pas si c’était par hasard, mais Monty était dans la cellule voisine à la mienne et on avait trouvé comment communiquer sans que tout le monde entende nos conversations. Ma vie changea brusquement un matin lorsque deux gardes armés sont entrés dans ma cellule pour ensuite me transporter dans le vaisseau qui nous amènerait sur terre. J’étais terrifié à l’idée d’y aller, mais je me disais que cela ne pouvait pas être pire que d’être éjecté dans l’espace.
Lorsque notre vaisseau atterrit, nous nous sommes retrouvés tout près de mount weather. Apparemment c’est là qu’on devait se rendre à la base. Nous passâmes quelques jours dans des pièces blanche, digne de nos cellules sur l’arche avant d’être accueillies par la communauté du mont. Contrairement à ce à quoi je m’attendais – il y avait des survivants sur terre et ils n’étaient pas des monstres. Je me liai rapidement d’amitié avec plusieurs jeunes du mont, mais je garde mes distances, si j’ai appris une chose dans la vie, c’est que les apparences sont parfois trompeuses.