En vingt ans d’existence, je n’ai jamais vu le ciel. Je n’ai jamais senti la chaleur du soleil sur ma peau ou le vent frais de l’automne dans mes cheveux. C’est exactement pareil pour ma sœur. Évidemment, c’est une question de logique car, si on met les pieds dehors de notre précieuse montagne, c’est la mort assurée. Nous l’avons appris de la manière la plus horrifique qui soit. Nous avions 9 ans et on s’était aventuré un peu trop loin dans l’établissement. Nous avions, sans le vouloir, créer une brèche et c’est ce jour-là que notre mère perdue la vie. À cause de quatre gamins qui voulaient jouer à la cachette.

Je me souviens encore de la douleur que m’avait causée mon faible empoisonnement radioactif, j’avais tenté d’être fort pour soutenir ma sœur, mais ce n’était pas vraiment nécessaire car elle était ma force, tout comme j’étais la sienne. Ma mère avait réussie à refermer la brèche avec deux autres adultes pendant qu’on nous apportait en sécurité. Je me souviendrais toujours de son sourire, on voyait bien qu’elle souffrait, mais elle ne voulait pas nous faire peur et est morte en nous sauvant la vie. Mon père ne nous a jamais vraiment pardonné le décès de sa femme et nous a fait vivre l’enfer jusqu’à sa mort il y a deux ans.  Moi et ma sœur on s’est retrouvé seuls, mais on n’est jamais vraiment seul à Mount Weather. Alex, mon meilleur ami a toujours été à mes côtés, que ce soit lorsque mon père m’avait expulsé de notre appartement ou alors lorsque j’avais dû subir une opération d’urgence pour un cas d’appendicite. On a toujours été là l’un pour l’autre – il était avec moi le jour de la mort de ma mère et c’est probablement pour ça que mon père ne l’avait jamais apprécié. Quand j’étais chez lui, c’était comme être dans une véritable famille.

BOOM. Je me réveille en sursaut, les alarmes sonnent de partout dans le bunker et j’ignore si c’est la fin. On me demanda dans la salle d’opération – j’allais devoir assisté le médecin car quelqu’un était blessé et donc, je n’aurais aucune idée de ce qui se passait réellement. Quelques heures plus tard, après l’opération, je croisai Alex qui m’annonça que nous avions des visiteurs qui descendaient tout droit du ciel. La nouvelle du siècle! Après quatre-vingt-dix ans seuls sur terre avec les grounders et tous leurs clans, on allait enfin croiser des gens – civilisés. Ce qui fut une véritable découverte était qu’ils étaient tous immunisés aux radiations extérieurs. Ils étaient, selon nos supérieurs, nos sauveurs.